Soldat français mort au Mali - La fin d’un mythe

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Image illustration 3 soldats français dans le Sahel au Mali

Le mythe des « 58 soldats morts au Sahel »

« Je rappelle qu’il y a 58 soldats français qui sont morts au combat au Sahel. » Combien de fois avons-nous entendu cette phrase martelée par Emmanuel Macron, ses ministres, ou relayée par les médias français ? Une tentative maladroite de culpabiliser les Africains, de peindre les peuples du Sahel comme des ingrats face à une supposée mission de sacrifice désintéressé. Pourtant, cette narration ne tient pas debout dès qu’on gratte un peu la surface.

Morts pour l’Afrique ? Vraiment ?

D’abord, remettons les choses à leur place. Sur ces « 58 morts », combien sont réellement tombés dans des combats contre des groupes terroristes ? Très peu, en réalité. La majorité de ces décès résulte d’accidents divers, d’arrêts cardiaques ou même de tragiques erreurs internes. Voici la liste complète de ces soldats, accompagnée des circonstances exactes de leur décès :

Décès par accidents ou causes internes

 Marc Martin-Vallet – accident de la route.
 Cheou Nelson – arrêt cardiaque.
 Albéric Riveta – arrêt cardio-respiratoire.
 Abdelatif Rafik – accident lors de la maintenance d’un camion.
 Karim El Arabi – accident de la route.
 Morgan Henry – mort sous sa tente dans le campement français au Burkina Faso.
 Andy Fila – électrocuté en réparant un frigo à N’Djamena.
 Adrien Quélin – accident de maintenance.

Collision d’hélicoptères causée par des tensions internes

13 soldats morts lors d’une collision entre deux hélicoptères :
 Pierre Bockel
 Julien Carette
 Romain Chomel de Jarnieu
 Valentin Duval
 Clément Frisonroche
 Benjamin Gireud
 Andreï Jouk
Jérémy Leusie
Nicolas Mégard
Alex Morisse
Alexandre Protin
Romain Salles-de-Saint-Paul
Antoine Serre

Décès accidentels par mines ou explosions

16 soldats morts accidentellement en sautant sur des mines :
Noms non détaillés dans les sources disponibles (mais les circonstances sont claires).

Tués par leurs propres camarades

 . Thomas Guillebault
 . Baptiste Truffaut – tués par d’autres soldats français.

Autres incidents ou missions sans lien direct avec le Sahel

 Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont – morts lors d’une opération pour sauver des otages (français, sud-coréen, américain) au Burkina Faso.

Des soldats en mission pour qui ?

La vérité est que ces soldats ne sont pas là pour sauver les populations africaines, ni pour combattre un terrorisme qu’ils prétendent éradiquer. Ils sont là pour défendre les intérêts géostratégiques et économiques de la France : sécuriser l’accès à l’uranium, protéger les multinationales, maintenir un système néocolonial déguisé. La France n’est pas en Afrique par charité ou par humanisme. C’est une présence motivée par le profit.

Ironiquement, l’armée française est souvent accusée d’avoir collaboré avec les mêmes groupes terroristes qu’elle prétend combattre. À Kidal, par exemple, des témoignages évoquent une protection tacite accordée aux djihadistes. En réalité, cette « lutte contre le terrorisme » semble davantage être un prétexte pour justifier leur présence.

Les Africains, toujours les sacrifiés de l’Histoire

Au-delà de cette manipulation des chiffres, il est impossible de ne pas rappeler le lourd tribut payé par les Africains dans l’histoire. Pendant les guerres mondiales, des milliers de tirailleurs sénégalais ont donné leur vie pour défendre une France qui les considérait comme des citoyens de seconde zone. À Thiaroye, en 1944, des soldats africains qui réclamaient simplement leurs droits après avoir combattu pour la France ont été massacrés par l’armée française.

Et aujourd’hui encore, ce sont les populations africaines qui souffrent directement des conséquences des interventions militaires françaises : bombardements, violations des droits humains, déstabilisation des États. Le « sacrifice » des Français, s’il existe, est minuscule comparé aux pertes africaines.

Arrêtez la manipulation

Alors, la prochaine fois qu’on vous parlera des « 58 soldats morts au Sahel », n’hésitez pas à rappeler que leur mission première était de servir les intérêts de la France, pas de protéger les Africains. Leur présence n’a fait qu’exacerber les tensions, renforcer les ressentiments et maintenir l’Afrique sous une domination économique et militaire déguisée.

L’Afrique ne pleurera pas leur départ. Qu’ils ramassent leurs affaires, leurs bases, et qu’ils dégagent. La dignité et la souveraineté des peuples africains ne sont pas négociables, et elles ne s’achètent pas avec des discours culpabilisants ou des chiffres manipulés.

— Fin du mythe.

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