Hydrogène vert : le Maroc découvre ses concurrents africains

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H-2 ENERGIE

La production d’hydrogène vert et ses dérivés intéressent plusieurs pays du continent. En plus du Maroc, il y a l’égypte, 2e pays africain hôte de la COP, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et le Tchad au Nord et à l’Est de l’Afrique, tandis qu’au Sud du continent, le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud se sont signalés. Pour conserver son avance, le Maroc devrait accroître son attractivité et massifier ses investissements.

La course à la production d’hydrogène vert et ses dérivés est définitivement lancée en Afrique. à l’occasion de la COP27, 27e conférence des parties à la convention – cadre des Nations unies sur le changement climatique, qui se déroule actuellement à Sharm el-cheikh en égypte, on découvre que plusieurs pays du continent s’intéressent grandement à ce créneau jugé très porteur. En effet, en plus du Maroc, qui y travaille depuis 2018, il y a l’égypte, 2e pays africain hôte de la COP, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et le Tchad au Nord et à l’Est de l’Afrique, tandis qu’au Sud du continent, le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud se sont signalés.
Plusieurs constructions d’usines annoncées
Parmi ces pays, seuls trois semblent en avance parce qu’ils viennent d’annoncer la construction de leur première usine. Il s’agit de l’égypte, de la Mauritanie et du Maroc. Le démarrage des travaux de construction de l’usine égyptienne, qui sera dotée d’une capacité de 100 mégawatts (MW), a été annoncé en grande pompe, mardi 8 novembre, par le président Abdel Fettah Al-Sissi, en marge de la COP27.
Ce fruit d’un partenariat entre l’égypte et le norvégien Scatec sera réalisé en deux phases et la production devrait démarrer en 2025. Les premières quantités d’hydrogène vert produites par Scatec permettront à EBIC, filiale de l’allemande Fertiglobe, de produire annuellement 45 tonnes métriques d’ammoniac vert. Signalons que le projet a été estimé à environ 5 milliards de dollars. à terme, l’investissement programmé devrait permettre la production d’1 million de tonnes d’ammoniac vert. D’autres projets d’envergure sont également annoncés dans le pays.
L’indien ReNew Power  va investir 8 milliards de dollars pour la production d’hydrogène vert et d’ammoniac vert depuis la ville portuaire d’Aïn Sokhna. Scatec est aussi partie prenante dans ce projet dont l’investissement est prévue sur la période 2022-2029, qui permettra de produire 200.000 tonnes d’hydrogène vert et 1 million de tonnes d’ammoniac vert. Ce n’est pas tout, d’autres acteurs internationaux sont, par ailleurs, engagés, à savoir: EDF Renouvelables, Total Eren, Masdar et Amea Power, Siemens et H2-Industries, Al-Fanar….pour investir des dizaines de milliards de dollars dans l’hydrogène vert en égypte.
En Mauritanie, le gouvernement et l’entreprise énergétique britannique Chariot ont déclaré en mai dernier qu’ils allaient mettre en place une usine de production d’hydrogène renouvelable de 10 GW, appelée Projet Nour. Au nord du pays, il y a également le projet Aman du développeur australien d’énergie renouvelable CWP Global, encore plus important. Celui-ci vise, en effet, une capacité d’électrolyse de 30 GW générée par l’énergie éolienne et solaire et une production d’hydrogène de 1,7 million de tonnes par an.
Des investissements encore insuffisants
Ces deux pays situés au Nord de l’Afrique sont de sérieux concurrents du Maroc, premier pays du Maghreb à se lancer sur ce créneau et qui a lui aussi annoncé la construction de sa première usine de production d’hydrogène vert.
En effet, les Allemands ont décidé fin octobre dernier d’apporter un soutien de 38 millions d’euros au Royaume pour la construction de ladite usine. L’autre bonne nouvelle dans le domaine de l’hydrogène au Maroc, c’est notamment l’ accord stratégique signé en marge de la COP27 à Charm el-Cheikh entre deux entreprises marocaine et israélienne, pour produire de l’hydrogène vert dans le Royaume. Il s’agit en l’occurrence de GAIA Energy et de H2PRO pour le transfert, l’intégration et l’implémentation d’électrolyseurs les plus performants au monde, afin de produire massivement de l’Hydrogène vert sur le territoire marocain.
Les montants globaux de ces deux investissements n’ont pas été communiqués. Mais il semble qu’ils sont loin de ceux qui sont avancés en égypte et en Mauritanie. Autrement dit, le Royaume a encore d’énormes efforts à faire pour attirer davantage d’investisseurs dans la production d’hydrogène vert et de ses dérivés et garder ainsi sa longeur d’avance. L’objectif étant de rester dans la droite ligne de sa stratégie nationale dans ce domaine qui est de capter 4 à 5% du marché mondial de l’hydrogène vert et ses dérivés à l’horizon 2030.
Grâce à l’hydrogène vert, l’Afrique pourrait «décoller»
Selon le document, les ressources solaires et éoliennes du continent africain permettraient de produire 30 à 60 millions de tonnes d’hydrogène vert chaque année d’ici à 2050. Cela correspond à environ 5 à 10% de la demande mondiale selon l’étude «Africa’s green energy revolution : Hydrogen’s role in unlocking Africa’s untapped renewables» publié par Masdar, en marge de la COP27.
«Si l’Afrique possédait cette capacité de production, elle créerait de 1,9 à 3,7 millions d’emplois et augmenterait son PIB de 60 à 120 milliards de dollars d’ici à 2050», affirme Mohamed Jameel Al Ramahi, PDG de Masdar.
Le rapport révèle également que l’Afrique pourrait être une des sources d’hydrogène vert les plus compétitives au monde, avec un coût de 1,8 à 2,6 dollars par kg en 2030. Grâce aux avancées des technologies de production d’hydrogène et à la baisse des coûts des énergies renouvelables, ce prix se situerait ensuite entre 1,2 et 1,6 USD par kg en 2050.Le document estime que l’Afrique pourrait exporter 20 à 40 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici à 2050. Les 10 à 20 millions de tonnes restantes serviraient à répondre à la demande intérieure du continent. Elles permettraient également de fournir une énergie propre et abordable aux zones manquant de ressources telles que l’Afrique subsaharienne qui est électrifiée seulement à hauteur de 48%.
 

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO

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