09-05-2025 23:15 - « Cri d’alarme ? », Non, monsieur le Ministre, vous n’avez pas besoin d’emprunter ! Par Pr. ELY Mustapha

plus de 10 heures

Description

La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit » (Sagesse de l’humiliation dans l’humilité.)

Des masses budgétaires dissimulée et/ou mal affectées pouvant couvrir plus de 1000 fois le besoin pour lequel la Mauritanie cherche encore à s'endetter en lançant un « cri d’alarme » qui ressemble étrangement à un hurlement devant un gibier blessé , facile et que l’on dépèce, toujours, sans relâche : le peuple mauritanien.

Ce recours à l'endettement, , perpétue un cycle d'assujettissement financier qui compromet la souveraineté économique et le développement durable de la Mauritanie, sacrifiant ainsi le potentiel des générations à venir au profit d'une gouvernance présentée comme opaque et inefficiente.

Cri d'alarme, d’une gouvernance qui mendie, au nom de la Nation, alors qu’elle sait pertinemment qu’elle dispose de moyens largement suffisant pour la sécurité alimentaire .

Un budget, véritable boite à pandore ou des millions en allocations financières pour lesquelles aucune destination n’est spécifiée, des investissements qui défient la raison financière et le bon sens pour des départements dont les dépenses sont occultes et sur lesquels les contrôles sont inexistants. Des Fonds spéciaux opaques, des crédits non affectés, des postes budgétaires surdimensionnés, des dépenses de fonctionnement contestables

Outre la terminologie erronée par les autorités pour déclarer une urgence pour « famine », une optimisation des allocations budgétaire pourrait mille fois couvrir les besoins pour lesquels le gouvernement veut endetter encore et encore le pays. Nous l’allons monter dans les développer qui suivent.

Le "cri d'alarme" lancé par le gouvernement mauritanien dans le but d’endetter encore la nation face à une menace de famine de 600 000 personnes et 1,2 million de personnes vulnérables est encore un indicateur de la mauvaise gestion et de la gabegie instituées en gouvernance.

Comme nous le démontrerons dans les développements suivants, non seulement l'appréciation des données objet du "cri d'alarme" sont erronées , mais il est aussi irresponsable de recourir à l'endettement qui est un énième comportement irréfléchi hypothéquant les ressources et l'avenir du pays alors que les ressources dont dispose l'Etat sont largement suffisantes tant du point de vue de la situation de l'Economie que de celle des finances publiques.

1. Chiffres et terminologie inappropriés

Les données officielles du Plan National de Réponse 2025 (PNR 2025) indiquent 590 447 personnes confrontées à l’insécurité alimentaire estivale et 1 224 200 en situation de vulnérabilité nécessitant un appui urgent. Bien que proches des chiffres avancés, ces statistiques cadrent avec une crise structurelle gérée, non une famine généralisée. Le terme « famine », qui implique une mortalité massive liée à la faim, n’apparaît dans aucun document officiel ou rapport partenaire.

2. Stratégie proactive et structurée

Le gouvernement mauritanien a déployé un plan coordonné articulé autour de trois axes :

Distribution alimentaire et transferts monétaires pour 758 758 cibles prioritaires (enfants, femmes enceintes).

Lutte contre la malnutrition via le traitement de 75 758 personnes et la prévention pour 322 498 autres.

Renforcement des infrastructures agricoles, comme le projet PADISAM réhabilitant des barrages et modernisant les analyses de sols pour améliorer la productivité.

Ces mesures, financées à hauteur de 1,5 million d’euros (PNR 2025) et 3 millions d’euros (accord Italie) s’appuient sur des partenariats internationaux solides (PAM, Banque mondiale, ONU).

3. Résultats tangibles et résilience accrue

Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit d’assister 410 000 personnes annuellement jusqu’en 2028, avec un budget de 417 millions de dollars.

Le barrage de Djeibaba, réhabilité, irrigue désormais 500 hectares, bénéficiant à 1 500 ménages agricoles.

L’accord italien de 2025 cible spécifiquement la résilience climatique et la scolarisation dans les zones vulnérables.

4. Contexte agro-pastoral favorable

La campagne agricole 2024 a été globalement bonne, malgré des disparités géographiques (Trarza, Brakna). Les récoltes de mil, maïs et pastèques restent viables, atténuant les risques de pénurie.

Plutôt qu’un « cri d’alarme », la Mauritanie déploie une réponse institutionnelle documentée, mobilisant des ressources internes et externes pour transformer une vulnérabilité chronique en opportunités de résilience. Les écarts entre l’affirmation initiale et la réalité tiennent à une exagération sémantique (« famine ») et à une méconnaissance des mécanismes de gestion de crise établis par les autorités.

ANALYSEE D’UNE VOLONTE ERRONEE D’ENDETTER LA NATION A L'AUNE DES DONNEES ECONOMIQUES RECENTES.

La déclaration évoquée d’une inquiétude majeure du gouvernement mauritanien face à une famine menaçant 600 000 personnes et 1,2 million de vulnérables mérite d'être analysée à l'aune des données économiques récentes.

1. Revenu national et croissance économique

PIB nominal 2023 : 10,45 milliards USD, en hausse de 4,7 % par rapport à 2022.

PIB par habitant : 1 630 USD en 2023, contre une moyenne subsaharienne de 1 571 USD.

Croissance projetée : +5,1 % en 2024, soutenue par les secteurs miniers (or, fer) et les télécommunications.

2. Structure économique et vulnérabilités

Dépendance aux ressources extractives : 70 % des exportations proviennent du fer et de l'or, exposant le pays aux fluctuations des cours mondiaux.

Secteur agricole : Représente 14,9 % du PIB mais emploie 50 % de la population active, ce qui explique la sensibilité aux chocs climatiques.

3. Capacité de réponse aux crises

Réserves de change : Couvrent 6,4 mois d'importations en 2024, offrant une marge de manœuvre face aux urgences.

Dette publique : Maîtrisée à 44,5 % du PIB en 2024, contre 62 % en 2020, grâce à un assainissement budgétaire rigoureux.

4. Comparaison avec la déclaration

Les défis alimentaires évoqués (1,8 million de personnes concernées) s'inscrivent dans un contexte de pauvreté structurelle (40 % de la population sous le seuil de pauvreté), mais non de collapse économique. Le pays dispose de leviers :

Programmes sociaux : 758 758 bénéficiaires de transferts monétaires en 2025 (Plan National de Réponse).

Soutiens internationaux : 417 millions USD engagés par le PAM jusqu'en 2028

Si la Mauritanie reste confrontée à des vulnérabilités chroniques, son revenu national en croissance (+34,8 % entre 2014 et 2018) et ses partenariats stratégiques permettent une gestion anticipée des crises, infirmant l'idée d'une alerte généralisée non maîtrisée

UNE OPTIMISATION DU BUDGET 2025 PEUT COMBLER LE BESOIN.

Les économies potentielles sur le budget 2025 destiné à la sécurité alimentaire peuvent être calculées à partir des données officielles du Plan National de Réponse 2025 et des exécutions budgétaires disponibles :

1. Budget total alloué à la sécurité alimentaire

Plan National de Réponse 2025 : 1,5 million d'euros (soit 60 millions MRU au taux de 1 € = 40 MRU).

Accord Italie 2025 : 1 million d'euros annuel (sur 3 ans), équivalent à 40 millions MRU.

Total disponible : 100 millions MRU (60 + 40 millions).

2. Besoin à combler

Les analyses du Cadre Harmonisé estiment un déficit nécessitant 1,5 million d'euros (soit 60 millions MRU) pour couvrir :

Distribution alimentaire d'urgence (590 447 personnes).

Traitement et prévention de la malnutrition (398 256 cibles).

3. Calcul des économies réalisables

Economies = Budget total − Besoin

100 millions MRU−60milliond MRU=40 millions MRU

Cette marge permettrait de :

- Renforcer les transferts monétaires (dont le taux de réalisation était de 69 % en 2024).

- Élargir la couverture géographique (notamment dans le Hodh Chargui).

4. Optimisation budgétaire

Les 51,19 milliards MRU alloués aux investissements publics en 2025 pourraient absorber ces économies sans affecter les autres secteurs, car :

78 % de ce budget est financé par des ressources internes.

Le déficit public reste maîtrisé à 3,8 % du PIB.

Ainsi. Une réallocation de 40 millions MRU (soit 0,08 % du budget d'investissement 2025) est techniquement réalisable pour répondre à l'urgence alimentaire, sous réserve d'une exécution rigoureuse alignée sur les performances 2024 (distribution alimentaire à +148,7 %).

Des masses budgétaires dissimulée et/ou mal affectées pouvant couvrir plus de 1000 fois le besoin pour lequel la Mauritanie cherche encore à s'endetter.

L'analyse des documents budgétaires 2025 révèle des marges de manœuvre significatives pour financer les besoins alimentaires (60 millions MRU) via une réallocation stratégique. Voici les leviers identifiés :

1. Fonds spéciaux opaques

Défense nationale : 11,56 milliards MRU de "fonds spéciaux" non ventilés, dont 646 millions MRU pour des "achats de biens non spécifiés". Une réduction de 5,2 % de cette enveloppe libérerait 600 millions MRU.

Présidence de la République : 78,8 millions d'unités monétaires (20,7 % du budget présidentiel) classés en fonds spéciaux, potentiellement compressibles de 50 %.

2. Crédits non affectés

Le PLF 2025 prévoit 3 % du budget total en crédits non ventilés, soit 51,19 milliards MRU * 3 % = 1,535 milliard MRU. Une réaffectation de 4 % de cette réserve couvrirait intégralement les 60 millions MRU requis.

3. Postes surdimensionnés

Construction navale militaire : 900 millions MRU alloués, dont une rationalisation de 7 % générerait 63 millions MRU.

Aviation militaire : 229,7 millions MRU, où une optimisation de 26 % libérerait 60 millions MRU.

4. Dépenses de fonctionnement contestables

Cabinet du Ministère de la Défense : 45,67 millions MRU de budget fonctionnement, réductible de 30 % (13,7 millions MRU).

Dépenses protocolaires présidentielles : 18,9 millions MRU, compressibles de 50 %.

Synthèse des économies réalisables

Fonds spéciaux (Défense) : 600 millions MRU soit une couverture de 1000 % du besoin

Crédits non ventilés : 60 millions MRU soit une couverture de 100 % du besoin

Construction navale : 63 millions MRU une couverture de 105 % du besoin

Total potentiel : 723 millions MRU soit une couverture de 1205 % du besoin

Ces réallocations n'impacteront pas les priorités stratégiques, la Mauritanie consacrant déjà 12 milliards MRU à la défense ( au mépris d’autres secteurs vitaux – ex. 2,04 milliards MRU pour l'enseignement supérieur ! ) .

Une révision de 6 % du budget militaire suffirait à transformer la gestion de la crise alimentaire, sans recours à l'endettement.

Le cri d'alarme d'une gouvernance qui mendie et dont les barons s'engraissent, jusque tendre l'obole au nom de...la famine. Honte institutionnelle…et hurlement de loups…et générations futures sacrifiées.

Main tendue, d’une Mauritanie d’élites politiques budgétivores . Une main qui reçoit, toujours d’une main qui donne. Et « la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. » Sagesse de l’humiliation sans… l’humilité.

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